Un peu de rose, un peu de vent, un peu de rêves, un peu d'absence, un peu de vous...un peu de moi.

mercredi 30 mai 2007

Let's go out tonight



Pourquoi il faut que ce soit la nuit que je me sente le mieux ? C’est quand même bien dommage de négliger le jour au point de ne vouloir profiter de ce que la vie nous offre qu’une fois que le soleil ait disparu…

Le jour, il y a trop de monde partout, le jour est bruyant, brillant, trop peut être pour mes yeux.

Je suis sur mon balcon, il est un peu plus d’une heure du matin, j’ai allumé une cigarette, mis un peu de musique dans le salon, ni trop fort ni pas assez, juste ce qu’il faut.

Je m’assois sur mon fauteuil en rotin. Il est vieux mais je l’aime, il est confortable et grince quand on s’assoit dessus, j’aime se son, j’ai l’impression qu’il m’invite à prendre place confortablement pour voir un court métrage.

Je ne décide pas du programme, je me laisse glisser, la nuque lâche, les yeux scrutant les étoiles, et ce ciel qui n’arrive pas être tout à fait sombre à cause des lumières de la ville.

Il y a une petite brise qui vient me rappeler que la nuit est fraîche ce soir, je m’en fou d’avoir froid d’abord, je suis bien, assise là.

Je vois les lumières dans l’immeuble en face du mien, peu a peu s’éteindre, les gens vont se coucher…Parfois je les vois, d’étages en étages, à fouiller dans leur frigo, à parler au téléphone sur leur canapé, rire aussi…Je ne saurai jamais ce qui les fait rires à mes voisins. Ils sont à la fois trop près et trop loin de moi. Je ne veux pas les rejoindre, je ne veux pas qu’ils me rejoignent non plus. Je ne veux pas aller me coucher, de toute manière je n’ai rien prévue pour demain. Je sais seulement que la nuit prochaine, je serai à nouveau sur mon balcon, dans la pénombre, a épier le ciel et ses merveilles, à fumer ma cigarette en écoutant de la musique sur mon vieux fauteuil en rotin qui grince.

Alors je profite de cet instant qui est le mien.

Je croise les jambes, mets mes pieds nus sous mon pull étiré et je m’allume une autre cigarette…

mardi 29 mai 2007

Violet grass




Sumerigusa
(Violet Grass)

Mono no aware
(Everthing is passed away)

Murasaki iro no hana

(Purple Flowers)

Haru no hana
(Flowers Blooming in early spring)

To fuyu mo koyuki
(And it is a light snow in winter)

Kaze no koe
(A voice of wind)

Tori no saezuri
(Bridsong)

Kanashii umi
(The sad sea)

Yorokobino umi
(The sea of joy)

Yama Koishi
(Moutains pebbles)

Ayamegusa
(Iris grass)

..."Sumiregusa by Enya"

Chaque chose à sa place...



J’ai attendu qu’il pleuve avant de sortir, je n’aime arpenter les rues de Toulouse que lorsqu’il pleut averse, les gens se pressent sous leur parapluie et ne me remarquent pas. Je n’aime pas être remarquée.

Il fait moite dehors, la pluie sent tellement bon que j’en oublie presque que je suis en ville et que je marche sur un trottoir et non pas sur de l’herbe humide. En fermant les yeux j’arrive à m’imaginer loin de tout ce cirque, je me rassure comme je peux.

Il fait encore jour, le soleil, malgré les nuages, tente une percée, très brève, mais suffisante pour voir se dessiner la plus belle des choses que le Monde m’ait donné la chance de contempler, un Arc en Ciel…

On nous apprend très tôt que tout a une place bien prédéfinie ici bas, qu’il faut de l’ordre pour que tout ceci fonctionne, je ne crois pas en cette théorie, j’aime quand les choses n’ont pas de place et qu’il faut leur en trouver une, j’aime le désordre qui crée des disfonctionnements.

Je suis là, plantée sur ce trottoir, dans cette petite rue dont le nom m’importe peu, à fixer cet Arc en Ciel, je constate une nouvelle fois que la beauté fait souffrir.

Je repense à l’ordre, à la place que toute chose doit occuper…Qui donc a eu la brillante idée, un jour, de lancer un coup de pinceau coloré pour narguer le gris du ciel ?




Cache-Cache


Je me frotte les yeux doucement, je prends le temps de m’étirer comme à mon habitude, et je penche la tête de façon à contempler pleinement les rayons du soleil traversant les volets.

Je suis lente et appliquée dans chaque geste que j’effectue, je ne me brusque pas et comme un rituel, après chaque sieste, lorsque je me réveille, je vérifie si je n’ai pas perdu un de mes cinq sens.

D’abord l’ouïe, c’est bon je tends l’oreille et entend le ronronnement a peine perceptible de la télévision dans le salon.

L’odorat en suite, ça fonctionne me dis je, je peux sentir l’odeur de mon coussin, mon odeur.

La vue, je le sais, tout va bien, j’arrive même maintenant à distinguer les petites particules de poussière qui lévitent dans l’air ambiant, les rayons du soleil agissent comme une loupe. Je les contemple un moment.

Le goût aussi est intact, mais pour en avoir le cœur net comme a mon habitude, après une sieste, j’aime que tous les éléments se mettent en place les uns après les autres, y compris mettre l’oreille de ma peluche dans ma bouche…Le goût du tissu est là…Ne manque plus que le toucher.

Le toucher je le vérifie toujours en dernier, je sais bien que si je l’avais perdu dans un rêve un peu trop animé, c’est sûrement la première chose dont je me serai rendue compte au réveil. Je ne l’ai pas perdu non plus, la douceur de l’oreille de ma peluche que je serre toujours contre moi me le confirme.

Je peux donc me réveiller a présent.

Me réveiller complètement.

A ce moment précis, je suis une enfant de 8 ans qui sort doucement d’un monde de songes et d’un lit de coton un après midi ensoleillé de Mai.

Je traverse le salon pied nu, le carrelage est froid et je regrette de ne pas avoir pris le temps de chercher mes chaussons sous le lit.

Je croise du regard la télévision, elle marche mais personne ne la regarde, je continue ma route.

Salon, couloir et enfin la porte de la cuisine où ma grand mère se trouve. Je peux facilement entendre le bruit de ses pas.

Première réaction « elle est vivante…Ouf ! »

Je pourrai très bien ouvrir la porte a ce moment la, mais je préfère qu’il en soit autrement.

Je décide donc de lui faire une petite farce. Mon jeu préféré, me cacher !

J’entreprends alors une recherche minutieuse de l’endroit qui aura pour engagement de me rendre invisible aux yeux de ma grand-mère.

Je vérifie scrupuleusement toutes les cachettes potentielles, je veux la meilleure !

J’opte pour me glisser sous le canapé, elle n’aura jamais idée de venir me chercher là, mais je pourrai voir ses pieds faire des allers-retours dans la pièce, voir sans être vue c’est follement excitant.

Je souri.

Une fois le corps glissé entre le sol et le canapé, après être sure de ne rien avoir qui dépasse je décide enfin d’appeler ma grand mère… « MAMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE »

La porte de la cuisine s’ouvre, les pas se font plus présent, elle est en approche, je frétille.

Je la vois qui se dirige dans ma chambre, elle ouvre les volets pour mieux y voir, mais elle sait déjà que je n’y suis pas.

S’engage alors un long jeu entre elle et moi. Elle me cherche un moment, m’entend rire parfois même, de ses petits rire étouffé d’enfants excité qu’on ne peut retenir même en se mettant les mains sur la bouche.

Elle essaye de m’avoir, ruse, triche, pour finalement s’épuiser elle-même.

Elle sait que je vais bien mais n’a plus le cœur a jouer, le gâteau dans le four va brûler me dit elle, sort de là et vient goûter…

Et la pièce se vide, il ne reste plus que moi, coincée entre le carrelage froid et le canapé qui me fait mal au dos.

Je pose la joue à même le sol, je suis déçue.

Elle ne m’a pas trouvé, je me félicite de ma cachette et de mon endurance mais elle ne m’a pas trouvé…Je suis seule sous ce canapé, sans bruit les larmes coulent et roulent sur mon visage rond.


Demain elle me trouvera peut être.

Demain je ferai en sorte d’être trouvée.