Un peu de rose, un peu de vent, un peu de rêves, un peu d'absence, un peu de vous...un peu de moi.

mardi 11 décembre 2007

Light




A quoi tu penses ?

… A l’obscurité…


Ca te fait peur ?

…Un peu…


Pourquoi ?

…C’est dur de vivre dans un monde sans lumière…


Tu la trouves où ta lumière toi ?

…Un peu partout…


Chez les gens par exemple ?

…Parfois j’en trouve dans leur âme…


Chez tout le monde ?

…Non…


Pourquoi ?

…Parce que je n’aime pas les gens…


Qu’est ce qu’ils t’ont fait ?

…Rien, ils me font juste peur…


Tu as donc peur des gens et de l’obscurité ?

…Les deux sont indissociables…


Donc un monde sans lumière pour toi, c’est un monde où il y a des gens ?

…Ils fourmillent et me cachent la lumière du jour…


Alors pourquoi dis tu que tu trouves parfois la lumière en eux ?

…Parce que je suis naïve…


Mais ça n’a pas de sens, si ?

…Chut…

mardi 27 novembre 2007

Stay Golden




Il existe un monde où les gens ne se parlent pas, où les voix ne résonnent pas sur les murs calcinés.

Un monde où les regards sont absents, où les paupières restent définitivement closes.

Un monde où rien ne brille, où toutes les choses sont vides, sans âme, un monde où tout est insipide.

Ce monde là, tout un chacun l’a déjà entre aperçu, a déjà eu son goût rempli d’amertume dans le fond de la gorge, comme une gorgée de sang, l’âpreté du fer rouillé sur une langue étonnée.


Les têtes se baissent, les corps ploient sous la douleur des lanières qui déchirent les chairs des épaules.

Tout est tellement plus lourd dans ce monde là, la peine n’y fait pas exception.

Le sol est aride, les arbres sans feuilles consumés sont prêts à s’abattre à chaque instant.

Tout s’effrite, rien ne dure.

Tout sauf cette mortification des lieux qui s’étend à perte de vue.

Même la pluie est acide. L’eau ne désaltère plus, la nourriture ne contente plus cette faim qui ronge et qui implore un peu plus chaque jour d’être assouvie.

Il n’y a pas de porte de sortie, pas de cerbères à duper pour acquérir son billet de retour.

Et ces chaînes qui s’alourdissent, clouant les chevilles au sol.

Et cette peau écartelée qui rappelle combien les heures qui défilent sont précieuses.


Dans peu de temps, il n’y aura plus qu’un champ de cadavres.

Bientôt une atmosphère putride, une bourrasque, peut être, pour danser dans les cheveux des morts, un dernier cliquetis de chaînes…Puis plus rien.

Le néant à perte de vue, et pour les quelques survivants, une éternité à errer.


Du sable brûlant les pieds, un faux soleil rougeâtre rongeant la peau que les lambeaux de tissus ne peuvent plus draper.

Des pas lents, indécis sans direction.

Des bouches sèchent, des lèvres craquelées.

Des bras ballants, des poings fermés.

Plus de temporalité, plus de sensations douceâtres d’une nuit qui se lève, d’une brise qui fait frissonner l’épiderme.

Juste un noir profond dans une chaleur suffocante.


Mais toujours cette volonté d’avancer…Un pas, puis un autre, même si les chevilles saignent, même si les pieds ne sont plus que brasier.

Avancer quoi qu’il puisse en coûter. Y croire malgré tout.

Petit à petit, relever la tête et faire face. Desserrer les poings, caresser ce sable hostile.

Tenter le tout pour le tout. Vivre ou mourir là, qu’importe du moment que les sens sont à leur paroxysme.


Qu’importe tant que les paupières ne sont plus closes.

Qu’importe du moment que les yeux sont ouverts à nouveau.


Tout prend alors un autre sens :


« Ce n'est pas la lumière qui manque à notre regard, c'est notre regard qui manque de lumière. »

(Gustave Thibon)


Ne plus fermer les yeux.

TGS




Yosh!! *____*


Premier salon du jeux vidéo, manga et culture asiatique sur Toulouse, le TGS...J'y étais! Merci mon ptit M, je te promet pour ton anniversaire je te trouverai une Lara Croft :-)

Conclusion, au moins 15 coups de foudres à la minute, beaucoup de gens (et même pas peur de la foule d'abord!), du cosplay, des geeks, bref sympa comme petite sortie.

Et puis le fameux Sasuke (aie aie aie)...Là j'avoue je m'incline.

Juste trop Kawaii ^_^ (la photo parle d'elle même)

Tout ça pour dire, "à l'année prochaine"!

jeudi 22 novembre 2007

Du baroque ou rien...



Elle a garé sa voiture dans le parking sous terrain, ils ont choisi d’y diffuser de la musique classique. Prémices d’une soirée de même ordre.

Elle reste un moment la tête levée vers la baffle, un courant d’air chaud sur la nuque.

Un coup d’œil rapide à sa montre…Il est temps.

Elle entreprend alors de le rejoindre, leur point de rendez vous n’est pas vraiment fixé, qu’importe elle finira bien par le trouver.

Rares sont les fois où elle marche seule dans les rues grouillantes du centre ville. Elle essaye de passer inaperçue, surtout ne pas se faire remarquer, marcher en regardant ses chaussures, avoir un point de repère pour ne pas que la tête lui tourne.

Un « Bonjour mademoiselle » lui fait lever le regard un court instant, elle ne répond pas et presse un peu plus le pas.

Une insulte fuse…Elle ne relèvera pas les yeux cette fois.


Elle est maintenant devant les Beaux Arts, un monument qu’elle connaît bien et pourtant si peu. Devant elle, des étudiants sont en train de faire des photos d’un monticule de cageots sur un vélo. Il n’y a pas de quoi s’interroger, c’est de l’Art…Enfin il parait !

Un coup de fil rapide pour l’informer qu’elle est arrivée. Il lui dit qu’il arrive d’ici 10 minutes. Maintenant il faut qu’elle l’attende.

Les gens passent, ils ont tous quelque chose à faire ou à défaire. Elle ne les regarde pas, elle distingue uniquement leur forme, leur nombre, leur parfum. Elle ne veut rien savoir d’eux ils sont bien trop nombreux.

Au loin, elle l’aperçoit, il lui sourit, elle aussi. Une boule vient de se dissiper dans sa gorge nouée, maintenant, dans ce flot incessant de passants, elle n’est plus seule.

Il lui parle alors de sa journée, de son travail qu’il vient de quitter, elle l’écoute, elle aime l’entendre parler. Ils se sont assis à la terrasse d’un café, commencent à discuter du programme du concert, ce soir ce sera Baroque, cordes et clavecin.

Elle est comme une enfant à qui l’ont récite la liste de cadeaux choisis pour Noël.

Il va passer leur commande, pour elle se sera un diabolo grenadine !

Une cigarette, puis deux…la dernière gorgée, le temps a filé, le concert va commencer.


Ils pénètrent dans le monument, les plafonds sont hauts, les gens disciplinés et les dernières répétitions achevées.

Il tend les places à l’hôtesse, elle est frappée par la fragilité de ses mains. Elles sont pâles, les doigts sont élégamment fins, les ongles naturellement vernis. Elle ne se souviendra pas du visage de cette jeune femme, juste de cette partie là.

Ils montent les gradins et trouvent rapidement leurs places, elle a une vue parfaite de la scène. En face d’elle, un père a emmené son jeune fils. Elle sourit, elle aurait aimé connaître ça étant plus jeune.

Ils n’ont pas longtemps à attendre, les musiciens s’installent, les lumières s’apaisent.


Première note, premier frisson, premier sourire.

Ce qui suit ne se raconte pas mais se ressent au plus profond de soi.

Le temps est suspendu, il glisse sur les cordes des violons, s’accroche sur la contrebasse, rebondi sur les violoncelles et s’échoue sur le clavecin.

Elle prend tout ce qu’il lui est possible de prendre. Chaque seconde se transforme en cadeau des Dieux. Elle sent ses larmes monter, les yeux brûlent, les poils s’hérissent, la musique s’infiltre dans le creux de ses mains pour remonter jusqu’au point originel.

Les spots reflètent sur le bois glacé des instruments. Les violons dansent, les archets les embrasent. La vie s'écoule, ce n'est pas du son mais du sang qui jailli de leurs cordes. L'explosion est immédiate, elle absorbe le final, dévore le "Bis" et la larme roule sur sa joue rebondie.


C'est déjà fini.


Les heures, elles, ont déferlées impartiales.

Les lumières se rallument sous un vrombissement d’applaudissements, le jeune garçon devant elle peine à se réveiller son père le secoue, juste un peu.

Il lui demande si elle a aimé, elle lui sourit.

Les gens se lèvent, il est temps de partir. Il lui propose d'aller manger une crêpe, absente elle hoche la tête, elle n'est pas encore vraiment là. Il lui faudra du temps avant d'être pleinement présente à nouveau. En attendant elle jette, en partant un dernier regard vers la scène où il ne reste plus que le clavecin. Elle à une pensée pour lui, il aurait aimé être là, entendre ça.


Ce moment elle ne l’a pas rêvé, ce moment elle ne l’a pas volé !

mercredi 21 novembre 2007

lundi 19 novembre 2007

The coup de coeur!!

"En 2142, la civilisation a été détruite par la guerre et la pollution mais les survivants qui maîtrisaient la technologie ont construit une ville où la nature est restituée : Ecoban. La seule énergie d'Ecoban provient de la pollution. Les habitants d'Ecoban envisagent de détruire ceux de Marr pour emmagasiner encore plus de produits polluants. Un seul homme se dresse contre Ecoban : il veut juste retrouver le bleu du ciel !"



dimanche 4 novembre 2007

Automne spirit



Allongé sur son canapé en cuir noir, la tête posée sur l’accoudoir, il pense… Doucement, sans s’en apercevoir vraiment il tombe dans la douceur confortable du sommeil.

Il la retrouve, comme toujours, elle est là, elle l’attend.

Elle est accroupie et fait glisser des longs doigts dans l’herbe humide, l’air absent. Elle relève les yeux et lui sourie.


Il s’assoit et la regarde se relever avec grâce. Elle sait déjà qu’il ne bougera plus, il restera assis là, à la contempler. Ils ne chercheront pas non plus à se parler, les mots n’ont pas lieu d’être dans cet échange entendu.


Entièrement nue, ses longs cheveux ondulés retombent parfaitement sur sa poitrine, formant un rideau protecteur sur ses tétons courroucés par la morsure du froid.

Elle avance doucement vers le sous bois. Ses pieds caressent le tapis doré de feuilles mortes, elle lui semble si légère, aussi légère qu’une illusion.


Le silence est total.
Il la suit du regard lorsqu’elle s’enfonce dans la pénombre. Sa peau claire contraste avec l’écorce des arbres alentour.


Elle marche sereine, les bras ouverts laissant ses mains jouer avec les buissons.

Elle sait qu’il la regarde attentivement, ses lèvres esquissent un sourire.


Elle s’arrête devant « L’ancêtre ». C’est l’arbre le plus vieux, le plus majestueux. Imposant, on ne peut distinguer sa cime.


C’est ce rendez vous qu’elle aime lui offrir, elle sait qu’il ne veut pas en perdre une miette. Il s’en délecte avidement. Elle n’a pas besoin de se retourner vers lui pour savoir que ses yeux sont en train de la dévorer.


Elle fait le tour du tronc, laissant ses mains apprivoiser son écorce.

Il lui semble qu’elle murmure quelque chose, il plisse les paupières pour ne rien manquer de la scène. Il ne peut détourner son regard du ballet de cette jeune femme étrange, lévitant autour de cet arbre géant.


Son corps nu se colle contre le bois, elle ferme ses yeux et s’abandonne dans cet échange de peau.



« Une goutte de mon sang… »

Le chant lointain d’un oiseau.

« Un litre de ma sève… »



Elle relève la tête, grimper c’est le but qu’elle c’est fixé.

Elle commence alors son ascension.


Au loin, toujours assis, il a l’impression, comme à chaque fois, que l’arbre s’abaisse, se courbe, se tord, fais le dos rond pour lui éviter de tomber.


Elle grimpe, avec agilité et assurance.

Elle va dans un monde qui ne lui ai pas hostile, parce que c’est Elle.


Les oiseaux dans leurs nids ne s’effraient pas de voir se poser un pied sur leur branche. Pas de cris, pas de vent, juste un petit grincement parfois.

Elle arrive au sommet, le léger balancement de la cime la berce.

Il la regarde avec envie. Il aimerait être à sa place…mais il ne bouge pas, il sait qu’il n’en à plus pour longtemps.


Il l’aperçoit déjà se mettre sur la pointe des pieds, elle se redresse, ses mains lâchent la dernière branche qui la retenait.


Doucement, elle écarte les bras, lève la tête vers le ciel, ses paupières se referment.

Il retient son souffle, elle se laisse aller à la renverse confiante, vers une chute inévitable.

Un clignement de cils, elle a disparue.

Un battement d’ailes de papillon…

Il la retrouvera bientôt, il l’espère.


Puis le froid saisissant, la gorge sèche il se relève.

Le cuir du canapé grince sous son corps engourdit.

Un courant d’air à ouvert la fenêtre…Le vent joue dans le voilage.
Il s’avance, tend la main au dehors…


Il neige et ça, ce n'est pas une illusion.

vendredi 26 octobre 2007

Oxygen bottle


-Si tu veux tu cliques-


C’est comme une histoire que l’on raconte à l’enfant avant qu’il ne s’endorme.

Comme des fous rires qui retentissent sur des murs vides.

Le bruit sourd et rassurant du flocon de neige qui échoue dans la paume de la main.

Aussi doux que le bruissement des feuilles de l’arbre sous lequel on aime se reposer.

Une seconde, pas plus.


Un battement de cils, une goutte d’eau qui s’écrase au sol, un coup de vent dans les cheveux.

Il se dessine, doucement…

Une seconde encore,


Le parfum de la boiserie dans le salon, le tapis usé par les années, le cuir d’un fauteuil abîmé.

La main qui effleure la rampe de cet escalier qui grince sous chacun de mes pas.

Le marbre de la cheminée dans la chambre…Là où il y a peu encore on y déposait le nougat pour le tiédir.

Une seconde à nouveau, le goût sucré revient naturellement dans ma bouche.

Il se dessine une nouvelle fois, plus affirmé maintenant.

Même devant cette porte qui se ferme sur un passé qui m’est cher.

Comme l’écureuil qui m’espionne sur sa branche, intrigué.

Comme cette petite fille qui vient de lâcher son ballon rouge et qui le regarde s’envoler dans le ciel.

Comme ce couple sous la pluie qui s’embrasse, s’enlace comme si c’était la première et la dernière fois.

Il suffit d’une seconde d’attention pour que le sourire se dessine inconsciemment sur chacun de nous.


Un sourire mélancolique souvent, un sourire amusé parfois, un sourire désabusé peut être…

Un sourire, comme un masque dont on se coiffe pour faire face à la vie.

Un sourire contre une histoire avant de dormir,

Un sourire contre un peu de neige dans la main,

Un sourire contre le vent qui joue dans les feuilles de notre arbre préféré,

Un sourire contre des souvenirs de la maison de notre enfance que l’on quitte à regrets,

Un sourire contre un ballon qui s’envole dans le bleu du ciel,

Un sourire contre des lèvres qui s’apprivoisent.


Un sourire en échange d’une larme.

Je troque la vie et croque dans la pomme.

mardi 11 septembre 2007

Ame to Yume no Ato ni





Allongée, scrutant le plafond elle pense…

Vide…Elle est vide, comme une coquille. Inutile c’est ce qu’elle est.

Ni but ni victoire, elle est juste là sans savoir qu’elle en est la raison.

Des questions elle s’en pose, les réponses qu’elle trouve la trouble encore un peu plus.

Elle rentre doucement dans un mutisme dans lequel elle se love.

En sortir…Pourquoi faire ?

Parler… Pas envie !

Tous les jours se répètent, ils sont tous semblables les uns aux autres, elle s’enlace dans la routine.

On lui dit de changer, on la conseille souvent « Fais comme ça »… « Tu ne devrais pas », elle écoute mais s’en moque.

Très tôt elle a su que sa vie elle la rêverait plus qu’elle n’allait la vivre.

Être un corps mou dépourvu de motivations, juste exister à travers un rêve ou deux, lors d’une sieste quand le soleil perce les volets clos.

Dormir pour rêver c’est ce qu’elle sait faire le mieux.

Ni heureuse ni malheureuse elle s’anesthésie petit à petit.

Elle souffre sans vraiment avoir mal, elle voit sans vraiment regarder, elle écoute sans vraiment entendre…

Bientôt elle aura complètement disparue et personne ne s’en rendra compte.

Elle ressemble à un brouillard épais qui ne veut pas se lever.

Une brume dense que même un puissant revers de main ne pourrait dissiper.

Lasse, vide et sans envie…elle vie mais elle à fermer les yeux.

dimanche 19 août 2007

Extase




Une première écoute…Simple dans sa brutalité, une douce violence caressant la peau.

Cette peau justement qui se dresse, comme en danger, elle se rebiffe, se tend, se tord.

Je suis en train de me cristalliser, à tout moment je peux me briser...

Les yeux déjà ne perçoivent plus qu’un léger kaléidoscope lancinant que nous infligent les Chœurs.

La respiration se fait plus courte, le cœur bat au rythme des archets cisaillants les cordes des violons.

Soupir, lèvres entres ouvertes, yeux clos. Les cheveux glissent sur les épaules abattues.

Le corps n'a plus de pesanteur, il est l'air, il est le vent, il est le ciel mais plus la terre.

Nul point d'encrage, perdu le Nord, envolé le Sud.

C'est le début d'une douce et je l'espère, lente, agonie.

Le cœur et l’âme s’élèvent dans un endroit hautement privé,

celui de « l’entre Cieux », un avant goût de divin nous est offert.


Et la cadence s’accélère à nouveau, je suffoque de plaisir, la fin se rapproche dangereusement.

Le final n’est rien d’autre qu’une explosion des sens, de couleurs, de beauté.

Mon corps fini par imploser et mon coeur par éclater.

Ça claque à l’intérieur du ventre, ça s’emmêle dans la poitrine, plus rien n’a de sens et pourtant tout est tellement clair.



"..."


Puis plus aucun son, plus de musique, les voix se sont tues, le silence reprend peu à peu possession des murs, le corps revient à lui, les yeux, doucement, ré apprivoisent les lieux qu’ils avaient quittés il y a peu.


Une tempête viens de me frapper de plein fouet, moi seule le sais.


Ce moment de musique m’a dévastée et pourtant rien n’y parait.

Peut être, juste, les lambeaux de mon corps, éparpillé à mes pieds pourraient me trahir pour qui pourrait les voir.


Un mot, un seul me martèle la poitrine..."Encore"...




dimanche 29 juillet 2007

L'escargot et moi



J’ai chaud, trop chaud, j’ai ouvert la fenêtre mais l’air est immobile, le vent ne fait pas doucement palpiter les feuilles dans l’arbre en face de mon appartement.

Je n’arrive pas à dormir, ça m’arrive souvent, trop sûrement.
Mon tee shirt colle à ma peau moite comme une merde de chien sur une semelle de Converse…J’aime pas avoir chaud, j’aime pas avoir la nuque en sueur à cause de mes long cheveux trop nombreux.

Je tourne et retourne dans le lit, j’aurai bien bouquiné un peu, mais l’ampoule de ma lampe de chevet vient de me lâcher…Fait chier !

Et voila, je suis de mauvais poil, c’est fou comme la chaleur peut me rendre irritable.

Je me lève.

Je traverse l’appartement dans le noir, pas besoin de lumière, la lune ce soir s’est mise sur son 31, ronde, claire, elle me bombarde de sa beauté. Elle fait sa belle, elle a bien raison, elle a de bons arguments pour se la péter un peu !



C’est presque deux heures du matin me voila échouée sur le balcon clope au bec, une bougie parfumée et un peu de Ricky Lee Jones dans les oreilles…Ça devrait me calmer un peu.

J’ai de la chance, les voisins ont déserté les lieux, c’est les vacances après tout, l’été en ville ça a parfois ses avantages !

Je commence à sentir une petite brise, il fait plus frais tout d’un coup. Je regarde le ciel…Pas de nuages, juste la lune, belle, tellement qu’elle en deviendrait presque prétentieuse !

J’ai envie qu’il pleuve, mais pas une petite pluie fine, une vraie averse avec de grosses gouttes qui claquent en s’explosant sur le sol.

La pluie ce soir, il est clair que je peux toujours me l’imaginer, je n’en sentirai pas l’odeur il faut que je m'y résigne.

La flamme de la bougie vacille, c’est quand même foutrement beau un bout de feu qui danse !


Tiens, mon Mp3 me gatte : « A Tree On Allenford »…Je ne pense plus à rien, je suis une plume qui virevolte sur les remous de la voix de cette femme et du son des instruments de musique qui l’accompagnent.

J’ai envie de me faire greffer une puce électronique dans le cerveau pour pouvoir écouter en continu toutes les chansons qui me fond monter les poils au plafond !

On fait bien décoller des fusées, en s'y penchant sérieusement ça devrait être possible non ?


J’ai baissé les yeux, il y a quelque chose de rond par terre, je le distingue mal, j’approche ma bougie…Un escargot…là, sur mon balcon… Lui aussi il a pas l’air super heureux de la chaleur, il a fermé sa porte avec des bulles de bave.

J’aime les escargots, quand j’étais petite ils me fascinaient avec leurs petites bouches râpeuses et leurs yeux posés sur des échasses.

Je lui ai fait prendre une douche d’eau fraîche, je cherche de la salade et lui installe un petit coin tranquille.

Je me dis qu’il est bien maintenant, tout du moins je m’en persuade et ça me rend bien à moi aussi.

Je ne suis plus en rogne, il fait moins chaud , le vent frais se fait plus présent. La musique, la lune, une bougie, une rencontre amoureuse d’une enfant avec la nature et tout redevient magie.


MAGIE!


Je créer mon propre conte de fées dans ma tête, j’y mets des licornes à profusion, des fées, des lutins, un Merlin, une sorcière dans sa forêt (parce qu’il faut bien quelqu’un de maléfique sinon tout cela n’a plus de sens), des arbres qui parlent et suintent la sagesse.


J’y mettrai aussi des êtres d’une beauté inégalable, avec des couronnes de lierres, des ailes argentés finement ciselées. Des peaux douces et rugueuses à la fois, des sourires angéliques et des regards malicieux. Je colorerai le ciel de milles couleurs, et ferai tomber la neige en claquant des doigts ! Ça sentira bon la mousse et l’écorce, le vent sera mon Dieu et la nuit ma Déesse…


Je vais aller me coucher, avec un peu de chance je trouverai le sommeil et avec beaucoup de chance je trouverai le chemin qui me mènera à mon conte de fées !


Et demain quand je me lèverai l’escargot aura disparu…

lundi 23 juillet 2007

Happy End




Les armes sont tombées.
Leurs genoux ont cédés.
Au sol, leurs mains crispées creusent la terre.
Leurs yeux pleurent.
La rage naît.
Avide ils ont cru pouvoir y arriver.
Les corps meurtris souffrent de plaies invisibles.
La bataille est finie.


Dans un dernier élan de bonté, la nature leur offre tout ce qu’elle a de plus beau.
Les saisons défilent aussi vite que leurs dernières minutes de vie.

La neige, la pluie, la douceur d’un après midi de printemps…Une dernière caresse sur leurs joues creusées.

Dame nature n’a pas de rancune, ils l’ont violée, saccagée, dévastée et pourtant elle les veut serein pour leur dernier soupir.

La bataille est finie, d’un revers de la main elle fait naître le vent, qu’il balaye et emporte tout.
Que sur cette terre où ces hommes se meurent prenne fin le chaos et qu’une nouvelle vie s’éveille.


« Je ne vous en veux pas d’avoir essayer de me posséder, je vous en veux d’avoir une nouvelle fois lamentablement échoué. »
Cette phrase, ils l’entendront jusqu’à ce que leur cœur lâche.


Et le soleil perce, réchauffe leurs corps glacés par cette fin si proche.

Elle les enlace comme pour les rassurer, elle ne peut réussir à contenir un sentiment de pitié pour eux… « Maintenant que vous savez, peut être auriez vous agis différemment… »


La bataille est finie... leurs vies aussi.

samedi 7 juillet 2007

Passage




Elle a longtemps marché ne sachant pas à quel moment elle ne pourrait plus avancer.

Elle a fini par s’agenouiller là, sur ce lit d’herbes hautes, ses mains cherchant la terre, le vent jouant dans ses cheveux.

Elle laissa doucement le reste de son corps couler sur le sol, les jambes repliées , les bras comme en suspend.

Allongée, les yeux fixant les nuages, elle cherchait désespérément des formes à ces derniers.

Depuis combien de temps n’avait elle pas respiré ?

Elle avait arrêté de compter les heures, après tout quelle importance…

Tout ce qu’elle désirait au final c’était être bercée par le vent, l’écouter faire chanter l’herbe sous laquelle son corps avait décidé d’échouer comme un vieux navire fatigué par les marées.

Le vent…Partout, sur elle, autour, comme une caresse bienveillante.

Le ciel commença à changer de couleur, les nuages se firent plus oppressants, l’air devint plus électrique. Au loin, déjà, elle pouvait distinguer les premiers éclairs.

« Que le ciel est beau… » Elle aurait voulu le dire à voix haute mais ses lèvres restèrent scellées.

Déjà son teint commençait à pâlir, le rose sur ses joues se dissipait peu à peu, ses pupilles devinrent plus dilatées.

Alors que ses dernières forces l’abandonnaient, elle se sentit plus vivante que jamais elle ne l’avait été auparavant.

Quelle douce ironie.

Un sourire se dessinait sur son visage, pas seulement sur sa bouche mais aussi dans ses yeux.
Les premières gouttes de pluie vinrent s’écraser sur son visage cristallin.

« Les nuages me pleurent dessus… » Ça aussi, elle aurait voulu le dire à voix haute.

Elle ferma doucement ses yeux et se mit à sentir l’odeur de l’eau qui tombait du ciel, cette odeur si particulière qu’elle aimait tant. Elle aurait voulue se lever et courir pieds nus.

Elle ne voulait rien oublier, ne pas perdre de temps, caresser tout ce qui se trouve à portée, à sa portée, humer tout ce que le ciel, la Terre ont à lui offrir en ce moment présent.

Elle voulait être un puit dans lequel elle pourrait enfermer tous ces éléments, en elle, à jamais et pour toujours, vivante ou morte, ici ou dans cet ailleurs qu’elle était en train de rejoindre doucement.

Elle fit glisser une main sur sa poitrine, les battements de son cœur étaient de plus en plus espacés. La pluie ne cessa pas pour autant.

Trempée, elle se mit doucement sur le coté, les genoux repliés sous son menton…Un fœtus en robe blanche.

Elle ouvrit à nouveau les yeux, à quelques mètres d’elle se tenait un corbeau, patient il attendait, il l’attendait.

Puis, enfin comme une libération, ses lèvres commencèrent à s’ouvrir, le verrou qui jusqu’alors l’empêchait de respirer et de parler venait de céder.

Une dernière fois, juste une dernière fois…Elle ouvrit grand la bouche et se mit à happer l’air, un léger gémissement de satisfaction se fit entendre.

Dans son dos sa robe se déchira, le bruit du tissu malmené résonna, ses poings se sont serrés, des larmes coulèrent.

« Si je souffre autant c’est que je suis toujours en vie » songea t’elle.

La douleur s’accentua violemment, elle ne put réussir à contenir un cri strident. Tout son corps se courbait, elle ressemblait à un petit animal en train de mourir.

La souffrance prit fin d’un coup, jusqu'à ce qu’elle n’ait plus du tout mal.

La pluie cessa, le vent retint son souffle, tout ce qui l’entourait semblait comme figé.

« Je vais dormir un peu maintenant »

Elle ne sentit pas son cœur s’arrêter, ni son sang stopper sa course folle dans ses veines, elle ne vit pas non plus les ailes fines et délicates qui avaient poussées dans son dos laissant sa robe en lambeaux.



Un ange ne sait jamais que pour naître, il lui faut d’abord mourir.

Un ange ne sait jamais que lorsqu’il meurt c’est pour mieux renaître ailleurs.

vendredi 29 juin 2007

Séïsme





L’odeur est âpre, la vision voilée, un amas de corps s’apprivoisent.

Le son est lourd, ma bouche ouverte reste muette…

Je tends le bras, ma main se crispe.

Ils sont tous en train de se fondre les uns dans les autres, ils s’enlacent, se dévorent.

J’ai peur, des perles de sueurs naissent sur mon front.

Le sang court trop vite, il cogne violemment dans mes tempes…Il fait de plus en plus noir, je m’accroupis.

Ils soupirent de plaisir, je les entends gémir à l’unisson, j’ai froid.

Une main au sol…le sol…la Terre.

Ils sont de plus en plus nombreux, de plus en plus bruyants, ils crient maintenant, violents, voraces…Vais-je mourir là ?

Je tremble, je suis devenue déraisonnée, la folie est proche, encore quelques minutes et elle prendra pleinement possession de mon corps, de mon âme, je ne serai plus qu’un tas de chair désarticulée.

Fais vite, l’attente me gèle, je ne veux plus les entendre, plus t’attendre.
Prends moi, abrèges mon calvaire.

Je ne lutterai pas, je suis déjà vaincue.

Regarde, ils sont en train de me tirer vers eux, ils sont chauds, la langue pendante et les yeux révulsés…C’est à cela que je vais devoir ressembler ?

Ça y est, tu m’enlaces maintenant, petit à petit tu t’insinues dans chacun de mes membres, je n’ai presque plus peur, je suis même soulagée de ne pas t’avoir attendue plus longtemps.

Tu vois je ne me débats même pas, tu as la tâche facile, je me laisse tomber entièrement dans tes bras.

Tu m’as eue, où plutôt devrais je dire « je me suis laissée avoir ».

Le bruit devient mélodieux, les corps chaleureux, je suis « eux », les cris sortent enfin de ma gorge sèche.

J’ai faim de tout, d’eux surtout.

Mes ongles tranchent leur chair, le sang coule on s’en délecte avidement.

Tu es en moi entièrement, je m’en vais maintenant il n’y pas suffisamment de place pour nous deux.

Ne me retiens pas, je me sens déjà m’élever doucement, quelle douce sensation.

Un dernier regard en bas, les cris, la sueur, les corps entremêlés, les langues qui lèchent les peaux moites, les yeux vides…

Je souris…Aucun regret.

mercredi 27 juin 2007

Soit...puisque c'est ainsi!




Étrangement, ce matin, je me suis réveillée tôt…C’est rare, je ne suis pas du matin. Je n’aime pas être éveillée à cette heure de la journée, surtout que je n’ai rien de prévu, rien à faire…Comme tous les matins depuis quelques mois déjà.

J’ai bien essayé de me rendormir, mais il n’est pas toujours évident de replonger dans les bras de Morphée. Résignée, je me suis donc levée.

Je m’occupe en rangeant quelques bricoles, tourne en rond un moment, cherche une occupation (en vain) pour finalement me retrouvée assise sur le lit à regarder par la fenêtre. Il fait gris, nous sommes déjà en fin Juin la chaleur et le beau temps ne sont pas vraiment au rendez vous. Je ne me plains pas, bien au contraire !

Mon chat me saute dessus, il vient se dandiner sur mes genoux pour recevoir et/ou donner un peu d’amour. Je lui en donne volontiers et prends avidement ce qu’il est disposé à me donner. Je colle mon visage contre son ventre, mon nez fouille ses poils, j’aime son odeur et la douceur de son pelage.

C’est à ce moment là que je t’ai vue.

Tu es fièrement posé sur ma table de chevet avec quelques autres photos. Ce n’est pas vraiment un oubli de ma part, je le sais bien que je t’ai mis là, près de moi…mais ce matin, un nœud se noue dans mon ventre, une boule vient naître dans le creux de ma gorge, mes yeux s’embrument…Tu me manques.

J’ai tout un tas de questions à te poser, tout un tas de moment que j’aimerai partager avec toi, je ne le peux plus et mon cœur se serre encore un peu plus.

Est-ce que tu as aimé ta vie ?

Qu’est ce que tu regrettes vraiment ?

As-tu déjà été fier de moi ?

Tu es heureux maintenant que tu es parti ?

A quoi ça ressemble la où tu es ?

Tu ne reviendras pas alors ?


Non, bien sur que non tu ne reviendras pas…Je le sais bien.

Parfois tu me rends visite dans mes rêves, le plus drôle dans tout ça, c’est qu’à chaque fois je fais le même.

Tu arrives, je ne suis pas vraiment surprise, je t’engueule « Ne refais plus ça, tu nous a fait peur, on a cru qu’on ne te reverrai plus ! » Tu souris…

Je te demande alors si tu vas rester et tu me réponds « Oui » tout simplement.

Tu mens, tu ne restes pas, il suffit que j’ouvre les yeux pour que tu ne sois plus là.

Et là, je regarde ta photo, seul moyen possible de pouvoir te voir encore.

Si je te le demande gentillement, m'accorderais tu un peu plus de temps?


Laisse moi encore pouvoir te serrer dans mes bras, laisse moi encore sentir ton odeur, caresser tes mains, laisse moi t’écouter parler, laisse moi te regarder, laisse nous encore faire nos longues ballades, laisse moi le temps de te dire tout ce que tu peux représenter à mes yeux, laisse moi m’excuser de n’être pas venue à l’hôpital, laisse moi t’enlacer une dernière fois… Laisse moi te dire combien je t’aime et combien tu peux me manquer.


Tout ceci, je le garde pour moi, je ne pourrai jamais te le dire maintenant, j’espère seulement que là où tu es aujourd’hui tu regardes un peu en bas, fais un trou dans les nuages, souffles dessus tu vas voir…tu me verras et je serai en train de te regarder.

Je t’aime.

dimanche 10 juin 2007

Pourquoi tu doutes?




Peut être n’as-tu jamais remarqué…Ca commence comme un coup, un coup violent en plein cœur. Ca fait vibrer chaque petite parcelle de ton corps, chaque centimètre carré de l’épiderme est ébranlé. Ce n’est pas douloureux, non, c’est juste que ça te surprend, ça suspend tout ce qui se passe autour. Il n’y a plus que ça.

Ca prend des formes aléatoires, des odeurs de fleurs diverses, des paysages multiples, des couleurs automnales, des notes de musique improbables…

C’est partout tout autour de nous, il suffit juste d’être attentif. Ouvre les yeux !

La beauté du Monde est partout, c’est la seule chose dont je sois sûre pourquoi tu doutes ?

Je le remarque la nuit quand je regarde le ciel. Les nuages trop nombreux parfois rechignent à nous dévoiler la lune dans son intégralité. Ils la gardent jalousement, on a l’impression qu’ils la bordent avec un amour non dissimulé. Il faut être digne pour la contempler à sa juste valeur.

C’est aussi présent dans les yeux d’un chat qui somnole sur un mur de vielles pierres à l’abri du soleil un après midi d’été. Ses yeux profonds, immenses, débordants de sagesse nous rappellent à quel point chaque petit moment de la vie peut être appréciable, délectable…

Tu doutes encore ?

Pourtant c’est encore là, quand je laisse ma cigarette se consumer dans le cendrier. Les volutes de la fumée dansent, ondulent, dessinent des corps gracieux colorés de gris bleuté. (Dieu que c’est beau !)

Je sais ce que tu te dis, c’est sûr ce n’est pas grand-chose, peut être même es tu déjà en train de rire de moi. Si c’est le cas fais le bien, ne te retiens pas, ris à gorge déployée, fais en toi mal au ventre. Toi qui ressemble trait pour trait à ce que tu critiques tant, ne vois tu pas que tu es prévisible, dans tes gestes, tes paroles…Dans ce renoncement à voir toutes ces petites choses qui, lorsqu’on les regarde de plus près, peuvent nous marquer à vie…

A chacun sa vision du Monde.

Moi, ma vie je la veux comme je la rêve, avec des accents, des ponctuations, des virages parfois dangereux, avec une lune timide escortée par des nuages jaloux… Je la veux se reflétant dans les yeux d’un chat somnolant sur une vieille murette, je la veux aussi légère que cette fumée qui s’élève de ma cigarette.

Je veux être une éponge, un buvard, un morceau de sopalin dont on se servirait pour absorber de l’eau, du vin négligemment renversé là, sur une table.

Je veux boire ma vie, en être saoule de la plus bienfaisante des ivresses qu’il soit possible de goûter.
Je ne dessoulerai pas, et toi alors, toi qui ne me crois toujours pas, avec quoi tu t’enivres dis moi ?